La métaphore du paysan et son âne
Cette histoire se passe pas si loin de chez nous,
il n’y a pas si longtemps de cela, un paysan se rend au marché avec trois de ses ânes pour vendre sa récolte.
La ville était à trois jours de marche.
Après une longue route, le premier soir, il s'arrête pour bivouaquer à proximité de la maison d'un vieil ermite.
Au moment d'attacher son troisième âne, il constate qu'il lui manque une corde.
« Il faut absolument que j'attache mon âne, se dit-il ennuyé, sinon demain, il se sera sauvé… »
Après avoir solidement attaché les deux autres, il monte sur son âne et se dirige vers la maison du vieil ermite.
Arrivé, il demande au vieil homme s'il n'aurait pas une corde à lui donner.
Ce dernier, ayant fait vœu de pauvreté depuis bien longtemps, n’avait pas de corde à lui donner.
Il s'adressa alors au paysan et lui dit :
« Retourne à ton campement et, comme chaque jour, prend ton âne, fait comme si tu lui passe une corde autour du cou et surtout, n'oublie pas de faire comme si tu l'attachais à un arbre. »
Le paysan trouvait cette proposition bien étrange. Néanmoins, n'ayant pas d'autre solution, il fit exactement ce que lui conseilla le vieil homme.
Le lendemain au réveil, le premier regard du paysan est pour son âne. Surprise… et soulagement : il est toujours là !
Après avoir pris son petit déjeuner et chargé ses trois ânes, il décide de se remettre en route.
Mais là, grand étonnement, l’âne qui n'a pas été attaché pendant la nuit refuse de bouger de sa place.
Le paysan a beau tirer sur son âne, le pousser, le frapper, l’injurier, rien n'y fait. L'âne refuse de bouger d'un pouce.
Désespéré, le paysan retourne voir l'ermite et lui raconte sa mésaventure.
« As-tu pensé à enlever la corde ? » lui demanda sereinement le vieillard.
« Mais il n'y a pas de corde, je ne suis pas fou ! » répondit le paysan avec étaonnement et agacement.
« Pour toi non, mais pour l'âne, il y en a une. » répliqua le sage.
Le paysan fit demi-tour, retrouva son âne au même endroit où il l’avait laissé : il n’avait toujours pas bougé.
C'est alors que d'un mouvement large, il mime le geste de retirer la corde du cou de l'âne et de l'arbre. L'âne le suivit alors sans aucune résistance.
Réflexion :
Que s’est-il passé dans la tête cet âne ?
C’est pourtant réel : si après un conditionnement, on reproduit un mouvement ou un son, n’importe quel animal réagira selon ce qu'il aura appris.
Il en va de même pour nous-mêmes : ce que nous pensons avoir appris de la vie nous fait (ré)agir... ou pas !
Nous aussi nous fonctionnons par conditionnements : nos comportements, nos façons de penser, nos réactions ou inactions, nos blocages, nos peurs, nos perceptions, nos croyances,… Tout est le fruit d’un certain conditionnement que nos vies individuelle nous apporte de la naissance à aujourd’hui. Tous nos vécus contribuent à ce conditionnement incessant.
Si aujourd’hui vous êtes convaincu ne pas être capable de quelque chose, c’est un peu comme s’il y avait une corde imaginaire autour de votre cou.
Si aujourd’hui vous êtes persuadé que vous ne valez rien, ici encore, c’est comme si les expériences de la vie vous l’ont fait croire…
Si vous vous suggérez que vous ne méritez pas de vie meilleure, à nouveau, c’est que vous avez cette corde imaginaire autour du cou…
Si vos habitudes vous agacent, vous trahissent, vous persécutent, c’est qu’elles sont le fruit d’actes répétés et répétés encore et encore, elles sont devenues des habitudes inconscientes par… conditionnement et répétitions. Nous ne naissons pas avec nos routines, nos modes de pensées, nos interprétations, etc..., elles se sont formées au fil des ans, au même titre que cet âne, inlassablement, à force de voir la vraie corde autour du cou, sait, qu’il ne lui servira à rien d’essayer de partir : il est bloqué.
Donc lorsque le paysan lui a fait mine de passer une corde imaginaire autour du cou, l’âne est entré dans son processus de conditionnement « ah, je suis attaché, rien ne me sert de bouger ».
C’est un peu pareil pour nos attitudes et nos croyances limitantes.
En quoi cette métaphore peut vous servir pour avancer et vous affranchir de vos croyances limitantes ?
Allez au-delà de vos croyances, donnez-vous les chances d’avancer et libérez-vous de vos pensées négatives et défaitistes ! Tout comme vous avez assimilé vos habitudes limitantes, vous pouvez aussi apprendre à désapprendre en créant de nouvelles croyances fécondes et valorisantes !
Personne ne naît avec une prédisposition à l’échec ! Même pas vous !